Les internes des hôpitaux en grève à partir de lundi

Les entretiens avec le numéro un du ministère de la Santé publique, le Pr Ahmad Ahmad jeudi n’ont pas convaincu les internes des hôpitaux. L’insuffisance, voire même l’inexistence des équipements de protection individuelles (EPI) dans les centres hospitaliers publics était au centre des débats. Ils en sont ressortis avec la tête des mauvais jours.

« Après l’échec de nos discussions, nous maintenons notre position. En parallèle nous allons adresser une lettre au Président de la République car c’est lui qui a promis des équipements de protection individuells pour tout le personnel soignant sans exception», selon le président de l’association des internes, Mosa Zafimaro.

Par conséquent, ces internes, qui sont, notons-le, des étudiants en 7^ème et 8^ème année de la Faculté de Médecine de l’Université d’Antananarivo maintiennent leur décision de grève. Ils se donneront ainsi rendez-vous dans l’enceinte du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA). Aucun service minimum ne sera prévu durant ce mouvement qui ne s’arrêtera que lorsqu’ils auront entre leurs mains leurs EPI.

« Moi-même j’utilise un masque de protection en tissu que je suis contraint de laver tous les soirs en rentrant. Nous ne devrions pas porter en dehors de notre service les masques que nous utilisions dans notre lieu de travail pour limiter la transmission du virus», a-t-il ajouté.

La grogne se généralise chez les autres corps

A partir de la semaine prochaine, le syndicat des infirmiers et sages-femmes (SISFM) a aussi décidé de revenir à la charge. Selon le président de ce syndicat, Jerisoa Ralibera, quelques-uns d’entre eux seulement ont pu bénéficier de gants, de surblouses, de masques ou encore de calots. Le président de ce syndicat revendique que tout le personnel soignant soit mis sur le même pied d’égalité pour vaincre l’ennemi commun qu’est le coronavirus. Pour le moment, ce syndicat n’a pas encore indiqué s’il va grossir le rang des internes ou pas ce lundi.

Par ailleurs, l’insuffisance des équipements ne concerne pas seulement les internes des hôpitaux ou les paramédicaux. Les médecins tirent également la sonnette d’alarme car bon nombre d’entre eux ont déjà contracté cette maladie. Un médecin à Fenoarivo Atsinanana a même succombé à cette maladie au cours de cette semaine selon le rapport du Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19. Dans la Capitale, les blocs opératoires du CHU JRA sont fermés temporairement sauf pour les interventions d’urgence vitale à cause de la contamination de quelques agents de santé. C’est par le biais d’une note de service que la direction générale de fourniture des soins a fait part les activités d’assainissement du quartier opératoire.