EconomieRégions

Filière bambou: De l’or vert sous exploité

La filière bamboo pourrait être un levier de développement pour l'économie rurale. Elle reste cependant peu exploitée.

Madagascar regorge d’énormes ressources en bambou si on ne se base que sur les 35 espèces endémiques et les 10 espèces qui ont été introduites dans le pays. Mais ces ressources locales demeurent largement sous-exploitées, déplore le coordonnateur national de l’Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), Njaka Rajaonarison.

Pour une petite comparaison, l’Éthiopie, qui est classée comme étant un des pays les plus performants dans cette filière, ne dispose que de deux espèces de bambou, couvrant 14387 kilomètres. Alors que pour la Grande île, un inventaire de deux espèces seulement a pu être réalisé et celles-ci couvrent déjà 11000 kilomètres. Il reste donc encore 43 autres espèces à inventorier, a indiqué Njkaka Rajaonarison pour donner une idée du potentiel malgache.

Or, ces graminées sont encore peu utilisées à Madagascar malgré leur multiple usage, notamment dans la papeterie, le textile, l’agroalimentaire ou encore dans le secteur de l’énergie. La Grande île importe pourtant des produits en bambou d’une valeur totale de 330 millions d’ariary l’année dernière.

Une réelle valorisation s’impose

“Le bambou, une solution à mieux valoriser”. C’est le thème que Madagascar a donc choisi pour la célébration de la journée mondiale de cette plante à multiples vertus. “C’est une occasion pour mobiliser les parties prenantes, en vue de valoriser cette filière et son énorme potentiel. Ce, en passant désormais aux actions, après la mise en place de la politique nationale de la filière bambou en 2018”, soutient Njaka Rajaonarison.

Parmi les éléments clés de cette politique figurent la gestion durable des ressources en bambou à l’état naturel et en plantation, le développement des normes techniques des activités (tant en amont qu’en aval), et la création d’un mécanisme adéquat qui permet le développement de cette filière (environnement financier incitatif, cadre légal, législatif et juridique, communication).

Des pistes sont alors avancées, dont la reprise des activités de Madagascar bamboo à Toamasina, qui a cessé de tourner en 2012. Cette société représente les rares entreprises à travailler le bambou et à le transformer, et qui avait déjà pu exporter ses produits en Europe. Ses activités ont généré plusieurs emplois directs et indirects dans les régions Atsinanana et Analanjirofo. En tout cas, des investisseurs locaux s’intéresseraient actuellement à cette société et seraient déjà prêts à s’y investir.

Le ministère de l’environnement a également déjà indiqué que le bambou figure parmi les produits qui seront valorisés dans la mise en place des nouvelles villes, figurant dans les projets de l’Etat. Ce qui devra se présenter comme un marché lucratif pour les pépiniéristes qui ont du mal à écouler leurs produits. Mais c’est une annonce qui devra se traduire en action.

En tout cas, l’INBAR et le Programme de soutien aux pôles de micro-entreprises rurales et aux économies régionales (PROSPERER) poursuivent leurs actions pour assurer un transfert technologique et dispenser des formations aux agriculteurs dans les régions qui développent une chaîne de valeur du bambou. Leurs interventions sont cependant limitées dans neuf régions seulement. Aussi, les deux partenaires appellent d’autres promoteurs à se lancer dans cette filière.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page