Les « soldats » de la santé se préparent à entrer en guerre

Devant le silence assourdissant du ministère de la Santé, les blouses blanches se préparent à faire entendre leurs voix devant le ministère de tutelle. Ces « soldats » souvent ignorés mais qui étaient pourtant en première ligne dans la lutte contre le coronavirus sortent de leur silence pour revendiquer leurs droits.

Tous les syndicats de la fonction publique hospitalière prévoient ainsi de se réunir durant un conseil national qui se tiendra le 11 décembre prochain dans la Capitale  pour unir leurs forces.  Ils revendiquent une reconnaissance de leurs efforts notamment les indemnités de réquisition durant la crise sanitaire, qui selon eux est un droit légitime. Ils élèvent également leurs voix contre  l’insécurité ainsi que la mauvaise gestion des ressources humaines au niveau du ministère de la Santé.

« Notre ministère de tutelle fait la sourde oreille malgré les sonnettes d’alarme. Les professionnels de santé n’ont jamais manqué à son devoir humain et professionnel quelles que soient les circonstances», selon le président du Syndicat des infirmiers et sages-femmes (SISFM), Jerisoa Ralibera.

Suite au relâchement du respect des mesures sanitaires et aux événements récents dans le pays, notamment les attroupements durant le match des Barea ainsi que le spectacle de l’artiste Sud-africaine, les agents de santé craignent déjà le pire. Ils n’ont pas manqué de montrer leur réticence, face aux problèmes d’équipements de protection individuel ou encore aux indemnités qui risqueraient de les démotiver davantage. Tout en sachant que certains d’entre eux ont succombé au coronavirus sans compter les centaines d’agents qui ont été contaminés.  « L’Etat doit encore payer nos arriérés depuis le mois de mars pour nos indemnités de réquisitions. Si jamais il y aura une éventuelle flambée du coronavirus, est-ce qu’il parviendra à assurer son rôle?»,  se demande Jerisoa Ralibera.