Société

Crise sanitaire: Les commandes de cercueils explosent

S’il y a bien une activité qui tire profit de cette situation face à laquelle le pays est confronté, c’est bien la fabrication de cercueils. Les menuisiers sont débordés et les commandes affluent.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les fabricants de cercueils n’ont pas chômé depuis le début de cette crise sanitaire. Les demandes ont connu une hausse notable par rapport à la période normale. C’est le cas pour un atelier de menuiserie sis à Andrefan’Ambohijanahary qui arrive à en fabriquer dix par jours contre deux avant la période de la propagation du coronavirus.

« Il nous faut une heure à une heure trente de temps pour fabriquer un cercueil. A cause de la forte affluence des commandes, nous avons dû renforcer notre équipe pour que les travaux soient finis à temps», selon un fabricant de cercueil à Andrefan’Ambohijanahary.

Le coût d’un cercueil varie en fonction de la qualité de la matière première utilisée et de sa taille. En général, ce sont les “kesika” ou pin qui sont les plus prisés et coûte entre 70.000 et 120.000 ariary, selon la taille. Mais les menuisiers peuvent également utiliser d’autres bois comme le Hazoala et même du bois semi-précieux, selon la commande du client.

Généralement, les cercueils ne sont pas enterrés avec le mort mais à cause de la restriction de sortie de dépouilles de la région d’Analamanga, certaines familles sont obligés de commander des cercueils spéciaux, l’objectif étant de faciliter le transfert du corps de leurs proches vers leurs villes natales le moment venu. Celles qui font appel aux pompes funèbres doivent débourser 1.380.000 ariary environs pour ce même service avec une  qualité de bois beaucoup plus résistante.

Concernant l’inhumation à Anjanahary, 43 demandes ont été reçues par le Bureau municipal d’hygiène (BMH) jusqu’à présent. Les dépouilles des personnes décédées du coronavirus ne pourront pas, par contre, être récupérées par leurs familles qu’après deux ou trois ans. Le chef de service de promotion de l’hygiène auprès du BMH, Dr Njarasoa Rasoanomenjanahary, a tenu à souligner que le droit de fosse annuel de 60 000 ariary n’inclut aucunement son entretien. La cimenterie est ainsi à la charge des familles du défunt. Mais là encore c’est tout une autre histoire, car des individus qui se disent être des maçons rôdent déjà aux alentours pour guetter leurs proies et proposent leurs services avec le coût exorbitant d’un million d’ariary environ. Ceci crée souvent une confusion car les familles endeuillées les confondent avec les employés du BMH sur place.

 

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