Société

Des contradictions autour du calendrier des examens 

Le président malgache annonce la tenue des examens officiels à partir du mois de septembre alors qu’il ne prévoit le pic de la pandémie que vers la fin du mois d’août. Les élèves iront-ils donc à l’école alors que le risque de contamination sera à son plus haut niveau?

Une décision visiblement sous la pression. Alors que le nombre de contamination au coronavirus bat des records quotidiens, le président Rajoelina décide après des mois de tergiversation de se prononcer sur les dates des examens.

Mais si cette information a été très attendue il y a quelques semaines, la tête des parents et encore moins les élèves n’y sont plus. L’aggravation de la situation sanitaire ne donne aucune visibilité quant aux échéances données par le chef de l’Etat. D’ailleurs, les dates ne semblent pas être motivées par aucune logique puisque le chef de l’Etat prévoit également par la même occasion le pic de la courbe des nouvelles contaminations presque au même moment. Les élèves iront ainsi aux examens avec toutes les menaces en tête et surtout sans que le contexte qui l’aura précédé ait été favorable à une véritable révision.

«La situation a évolué ces dernières semaines et ne semble plus être favorable à la sortie d’un quelconque calendrier d’examens alors que la situation sanitaire se dégrade de jour en jour. Je pense que le plus important aujourd’hui est de tracer la manière de sortir de cette situation et non de sortir des dates d’examen ou de rentrée de classe qui ne sont même pas assurées d’être maintenues», remarque Domoina Ramanantsoa, une mère de famille.

L’annonce du président est donc loin d’apporter la sérénité chez les parents. Evidemment, et comme il fallait s’y attendre, les écoles privées de leur côté ne se sont pas fait prier pour s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’annonce de ce calendrier. Sans attendre, la plateforme de la direction nationale de l’enseignement privé a confirmé la rentrée à partir du 1er septembre.

«A cause de l’interruption des cours pendant un certain moment, les élèves en classe intermédiaires risqueront de perdre ce qu’ils ont acquis toute l’année. Des organisations seront mises en place pour que les élèves qui échoueront aux examens officiels puissent rattraper les cours, quitte à ouvrir une classe spéciale», selon Célin Rakotomalala, membre de la plateforme de la direction nationale de l’enseignement privé. Chaque établissement scolaire aura ainsi sa propre organisation pour les séances de révisions. Certains d’entre eux ont décidé de reprendre les cours au mois d’août pour les classes d’examen. C’est entre autre le cas pour l’Association et la direction nationale des instituts laïcs pour l’éducation (AILE), qui dispose 400 établissements scolaires éparpillés dans toutes les régions du pays.

Les parents entre le marteau et l’enclume

Pour les parents d’élèves, derrière cette décision, il faut lire évidemment la reprise du paiement des écolages à partir de cette rentrée «officielle» par rapport à laquelle l’Etat semble être impuissant. Une situation qui commence à provoquer la grogne généralisée, dans l’indifférence totale de l’Etat et de l’Office nationale des écoles privées (ONEP). Depuis le mois de mars, alors que les élèves des classes intermédiaires ne sont pas allés à l’école durant quatre mois, les écoles réclament 100% de frais d’écolage, arguant qu’elles doivent payer des charges. Les parents se retrouvent ainsi entre le marteau et l’enclume, obligé de se soumettre au diktat des écoles de leurs enfants et de payer en silence, ou s’abstenir d’envoyer leur progéniture à l’école.

 

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