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Trafic d’or: Humiliées par les trafiquants, les autorités tentent de sauver la face

La douane et les éléments de force de l'ordre de la Grande île se sont à leur tour mis sur l'affaire d'exportation clandestine de 73,5 kilos d'or. Mais cette affaire a mis à jour d’importante faille dans le contrôle aéroportuaire et l’existence d’un vaste réseau.

Réactives. C’est l’image que les autorités locales avaient espéré donner, à la suite de l’affaire des 73,5 kilos d’or en provenance de Madagascar qui avaient atterri par magie en Afrique du Sud. Une arrestation au niveau local a eu lieu et le ministère des mines (MMRS) de son côté s’est finalement exprimé. Le secrétariat d’État à la gendarmerie indique en effet avoir arrêté un des complices des trois trafiquants interceptés par la police sud-africaine. Un autre individu qui serait de mèche avec eux est encore recherché. Apparemment ce serait comme toujours le propriétaire des marchandises qui reste encore libre.

L’arrestation récente laisse également croire que les éléments des forces de l’ordre savaient déjà à qui ils avaient à faire et qu’il n’est pas à son premier coup dans ce genre d’affaire. Le MMRS pour sa part se dégage de toute implication dans cette affaire, à travers un communiqué. Ce, en insistant que l’administration minière n’a délivré aucune autorisation, étant donné que toutes les opérations d’exportation de l’or ont été suspendues depuis le mois d’octobre 2020. Ce ministère n’a cependant pas touché mot et semble minimiser ses responsabilités en matière de contrôle en amont. Il s’agit en effet là d’une part d’une exploitation non répertoriée et d’autre part d’une production de grande quantité non déclarée.

Pour tenter de se dégager de ses responsabilités, la direction générale de la Douane a souligné qu’elle n’a pas été saisie pour les formalités d’usage au départ si elle devrait obligatoirement l’être 24 heures à l’avance pour un contrôle conjoint PAF-DOUANE- SANTE . “Ce qui explique notre absence au départ du vol à l’aéroport d’Ivato, Antananarivo, où les passagers et bagages ont été embarqués (le transit sur Tuléar n’étant prévu que pour un approvisionnement en carburant). Les seules formalités remplies sont celles au niveau de la PAF”, avance la DGD dans un communiqué publié hier soir.

Dans tous les cas, se justifier par rapport à cette bourde n’est pas évident pour les autorités locales. Surtout qu’on apprend que durant ce dernier trafic, des agents au niveau de l’aéroport ont fait exprès d’éteindre le scanner, d’après les enquêtes de la gendarmerie. Ce qui a permis aux trafiquants de sortir les marchandises sans problème. C’est tout un réseau qui reste d’ailleurs à démanteler au niveau des aéroports du pays. Plusieurs services sont concernés. Ces trafiquants qui viennent d’être arrêtés ont par exemple voyagé pas moins de cinq fois, selon les informations communiquées.

 

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