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Harcèlement politico-économique contre Marc Ravalomanana: Le parallélisme des formes…de mauvais goût

Le clan de l'ancien président continue de subir toute forme de harcèlement. Les menaces se poursuivent, tout comme les fermetures de sociétés proches de la famille Ravalomanana.

En termes de droit public, le parallélisme des formes est un principe juridique selon lequel un acte pris selon une certaine procédure ne peut être modifié ou abrogé qu’en suivant la même procédure. Lorsque l’autorité administrative -quelle qu’elle soit- prend un acte administratif, elle doit respecter des règles de fond et de forme qui varient selon le type d’acte concerné. Pour le cas où elle déciderait de le retirer de l’ordonnancement juridique -pour n’importe quelles raisons- elle doit respecter les mêmes formes.

Les agissements, ces derniers temps, de la Commune Urbaine d’Antananarivo à l’encontre de ses propres administrés, à savoir les marchands et tenants de boutiques de la ville, semblent aller à l’affront d’un tel principe. Cela a commencé par la destruction des kiosques à Analakely et se poursuit sur « l’éviction » de la station MBS à Anosipatrana, des actes qui n’ont pas été pris ni avalisés par le Conseil Municipal de la capitale, pour respecter ledit principe juridique.Emanant de la CUA, les explications sont abracadabrantes, ignorant la règle de la procédure au profit des motifs qui changent au gré du vent.

Une conseillère municipale, qui ne porte pas le couple Ravalomanana dans son cœur depuis toujours, s’est même hasardée à défendre toute seule un argument bizarre de la non validation d’une “consolidation de bail”, justement car, “ne respectant pas le principe du parallélisme des formes”, selon elle. L’adage “on ne peut se prévaloir de sa propre turpitude” prend toute son ampleur, qui rend la situation assez pathétique.

En fait, les tenants du régime « utilisent » le principe de parallélisme des formes mais…dans le mauvais sens. On se rend compte qu’ils rééditent les mêmes agissements des précédents gouvernants dans leurs actes au quotidien. Ces derniers ont commis des erreurs sur bien de domaines, mais le plus surprenant, c’est que les gouvernants actuels les rééditent de la même manière. Un parallélisme des formes de mauvais goût. Emprisonnement (soit dit en passant, l’ancien ministre Rolly Mercia va-t-il bien ?), destruction de biens, fermetures d’entreprises pour des raisons politiques, manipulation des contextes (CF cette histoire de débats au Parlement avec l’issue de la mise en place de la Commission Mixte Paritaire), promesses mirobolantes incertaines, etc. “Vérité dans un temps, erreur dans un autre”, disait Montesquieu. Une affirmation qui risque d’être lue dans le sens inverse par nos barons orangés du moment.

Ce harcèlement économique infligé aux biens des proches de l’ancien Président de la République, Marc Ravalomanana, n’augure rien de bon. Les dirigeants du pays ferment à tour de bras les locaux de la société Triple A, exploitant les marques Magro et Tiko. Des milliers d’emplois sont menacés, la concurrence du marché intérieur en pâtit, le secteur privé reste tributaire de la force politique et devenu un pantin économique. Les entreprises détruites en 2009 pour « transcender » le coup d’Etat de l’époque n’ont jamais été indemnisées alors que les principaux adjudicataires de la « lutte » sont au pouvoir. Et en ce temps de covid-19, l’opinion craint l’avènement d’un parallélisme des formes…graves.

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