Politique

Liberté d’expression: Tollé général contre la suspension d’émissions audiovisuelles

Les voix s'élèvent pour dénoncer la violation du droit des citoyens de s’exprimer, de s’informer mais également le droit des médias de s’exprimer et d’informer en toute liberté. L'annulation de la décision interdisant des émissions audiovisuelles est exigée.

« Non aux décisions encourageant la pensée unique ! Non à la dictature ! », s’écrient l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM) et pas moins d’une trentaine d’Organisation de la société civile. Il s’agit là d’une déclaration commune qu’ils ont faite, par rapport à la décision interministérielle interdisant pour la durée de l’état d’urgence sanitaire les émissions audiovisuelles à caractère social, économique et politique dans certaines régions de Madagascar.

Ils soutiennent que “le pouvoir entre les mains de l’Exécutif utilisé dans le but de coordonner et mettre en œuvre la lutte contre la Covid19 ne doit en aucun cas être un instrument pour museler et étouffer, et ainsi, mettre en péril la démocratie à Madagascar. Cette décision est d’ailleurs en violation du droit des citoyens de s’exprimer, de s’informer mais également le droit des médias de s’exprimer et d’informer en toute liberté”.

“L’urgence sanitaire n’est pas un motif pour étouffer les voix discordantes, les acteurs ayant des opinions ou avis différents de ceux du pouvoir et restreindre la liberté d’expression. Cela ne fera que fragiliser la lutte contre la COVID19 et mettre en péril la démocratie, fondement de la République de Madagascar”, lancent-ils. Pour le chef de l’opposition, Marc Ravalomanana, qui s’est déjà exprimé sur cette décision, il s’agit tout simplement là d’entorse à la constitution, de dictature et d’entrave manifeste à la liberté de presse. L’organisation Reporters sans frontière (RSF) avait par ailleurs rapporté lors de la publication du classement des pays sur la liberté de la presse que ” la crise sanitaire a été l’occasion d’un tour de vis sur le débat public”.

L’OJM et ces OSC demeurent convaincus que “la pluralité des sources d’informations, des propositions/idées, les critiques, et l’existence d’un débat facilitent la prise de décision des dirigeants et des parties prenantes et aident les citoyens à mieux s’informer et à être plus responsables face à cette lutte commune contre la COVID19”. Aussi, ils exigent l’annulation de cette décision interministérielle pour laisser les médias travailler en toute quiétude, les citoyens exprimer leurs idées et prendre connaissance d’autres opinions.

Citoyens, acteurs nationaux, le secteur privé, les syndicats, l’église surtout le FFKM, les autorités traditionnelles, les leaders politiques et les partis politiques, les institutions défenderesses des droits humains et de l’état de droit, le pouvoir législatif, les organisations/entités étrangères défenderesses des droits humains ainsi que les partenaires techniques et financiers représentés à Madagascar sont alors appelés à se mobiliser. Ils sont invités à prendre leurs responsabilités et à dénoncer cette mesure prise par l’Etat qui est vivement contestée.

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