Politique

FMI-Facilité élargie de crédit: La décision de Washington attendue fin mars

Le conseil d’administration du FMI doit se pencher sur le cas Madagascar vers la fin du mois de mars et pourrait décider d’un décaissement de 70 millions de dollars. En attendant et contrairement à ce qui a été dit en conseil des ministres, aucun décaissement n’a pu et ne pourra avoir lieu.

Un flagrant délit de mensonge d’Etat ? Le dernier conseil des ministres avait annoncé que « Madagascar avait déjà pu bénéficier le 14 janvier de « droit de tirage» de la part du FMI (Ndlr : le droit de tirages spéciaux ou DTS est l’unité utilisé par le FMI). Autrement dit, à en croire ce communiqué, le pays aurait déjà bénéficié d’un décaissement de la part de cette institution de Breton Woods suite au nouvel accord avec cette dernière. Et pourtant, une interview donnée par Marc Gerard, représentant résident du FMI à Madagascar, au magazine jeune Afrique, un éventuel décaissement ne pourrait se faire que si le dossier Madagascar reçoit l’aval du conseil d’administration de Washington qui devrait donner sa décision avant la fin du mois de mars.

«Cette facilité de crédit prévoit de décaisser 320 millions de dollars sur 40 mois dont une première tranche de 70 millions de dollars disponible si l’accord est entériné fin mars », déclare Marc Gerard dans son interview.

De quel « tirages spéciaux » le conseil des ministres parle-t-il donc si l’on se réfère à cette déclaration du FMI? Sachant que le dernier décaissement pour le dernier programme a déjà été effectif en 2020, aucun autre décaissement n’est donc prévu outre celui que prévoit le nouveau programme qui s’étale de 2021 à 2024. La partie malgache semble avoir « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué », ce qui risque de déplaire au FMI. Et surtout, quel intérêt de faire de genre de « coup » qui n’apporte aucun point positif et pourrait même mettre en danger la suite de la procédure?

En tout cas, espérons pour les autorités malgaches que le board de Washington donnera son feu vert au dossier Madagascar pour qu’elle n’ait pas à revenir sur cette annonce avant l’heure. Ce qui ne semble pas être près d’être gagné d’avance si l’on regarde les recommandations qui accompagnent cet accord qui reste provisoire. Il y a, entre autres, l’application de la vérité de prix du carburant à la pompe, le réajustement des tarifs de la Jirama et les explications sur l’utilisation du fonds Covid-19 d’un montant de 620 millions d’euros. D’ailleurs, Marc Gerard dans son interview insiste sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des mesures de soutien au secteur privé prévues dans cette enveloppe. Il a également révélé que 155 millions de dollars ont été utilisés pour soutenir la monaie nationale.

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