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Crise politique: Le démon de la destruction ressurgit

Les attaques contre les entreprises proches de l’actuel chef de l’opposition rappelle les saccages et vandalisme lors du coup d’Etat de 2009.

“Mpanangana fa tsy Mpandrava”. Comprenez “Bâtisseur et non destructeur”. Marc Ravalomanana ne croyait pas si bien dire quand il a choisi ce slogan comme leitmotiv de sa campagne électorale en fin 2018. Substantiellement, l’esprit d’un tel slogan résume toutes les situations qu’on vit en ce moment avec cette velléité du camp d’en face de réduire à néant tout ce qui relie l’ancien Président à ses potentialités, à ses forces.

Les éleveurs d’Antsirabe ont fait preuve de courage en versant leur lait dans les rues de la ville d’Eaux, pour montrer qu’on leur fait du mal. L’Etat ayant fermé les locaux de leur propre collecteur de produits. Les intimidations à l’encontre de Triple A, à caractère fiscal, avec des raisons un peu gauches, alors que cette entreprise s’est conformée à la loi, continuent aussi de frapper Tiko, jusqu’au démantèlement total des infrastructures utilisées depuis des années par ce dernier à Toamasina.

Ce « processus » de destruction a même atteint les petits commerçants de la capitale avec ces kiosques d’Analakely dont la construction a été obtenue en bonne et due forme, avec l’aval du Conseil municipal, alors que les remblayeurs illicites seraient seulement appelés à cultiver des fleurs et à garantir les canaux d’évacuation.

Les habitants de la capitale de Madagascar ne veulent plus revoir ces pillages dirigés par des groupes de gros bras dont ont été victimes les magasins et autres boutiques à Antananarivo, en 2009. Pillages et vandalisme destinés, pour ne pas dire orientés, à déstabiliser le régime Ravalomanana de l’époque.

Personne ne veut plus revoir cette manipulation populaire à grande échelle pour inciter “le petit peuple” ignorant et facile à diriger à détruire les bâtiments étatiques comme la radio et télévision nationales, toujours en 2009, ou encore l’intrusion par force au sein des ministères. Non, tout être sain d’esprit ne s’y résoudrait plus.

Pourtant, actuellement, ce démon de la destruction semble prendre une autre forme, plus machiavélique et plus insidieuse. C’est devenu la spécialité de certains, leur art personnel, leur talent indélébile. C’est collé à leur peau, dirait-on, cela coule dans leur sang. Leurs tripes en comportent une bonne masse, c’est devenu leur naturel. Seule la forme change, selon les circonstances et le contexte qui prévalent. C’est triste pour le pays qui n’avance pas, qui tourne en rond, qui recule même. Il faudrait certainement l’exorciser.

 

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