Politique

Crise socio-économique: Le Gouvernement totalement dépassé

L’Etat et la Jirama semblent jouer quelque chose sur une scène de théâtre, ces derniers jours. Le simple citoyen ne s’y retrouve plus car il sait pertinemment que cette société appartient à l’Etat malgache et qu’un conseil d’Administration, avec les représentants des ministères et d’autres institutions, dont la Présidence, est bel et bien en place.

C’est incompréhensible lorsque le DG de ladite société s’est fait remonter les bretelles au cours d’une cérémonie publique par le président de la République, lui-même, si tant est que la Jirama puisse prendre seule la décision sur les tarifs de l’eau et de l’électricité, sans consulter le CA. Il y a manifestement quelque chose qui cloche.

Ce n’est que le reflet d’un grand dysfonctionnement en termes de communication au sein de l’Etat. Le gouvernement donne l’impression d’être dépassé par les événements et n’arrive plus à maîtriser certains points cruciaux. Comment se fait-il qu’au lieu de trouver une solution sur la hausse incessante du prix du riz, les responsables créent de nouveaux problèmes, à polémique, en proposant de résoudre le problème du récipient de mesure qu’est le « kapoaka » ? Certes, ce « kapoaka » pourrait conditionner la proportion des bénéfices que pourraient avoir les marchands, et que certains arrivent même à trafiquer, mais le véritable problème est, sans doute, ailleurs. Qu’en est-il de la distribution, de la collecte, des problèmes rencontrés par les cultivateurs, ou encore de la concurrence avec le riz importé, etc?

Le déplacement des habitants du sud vers le centre et le nord du pays n‘est pas un phénomène anodin. Le gouvernement donne l’impression d’avoir été pris au dépourvu, comme s’il n’avait rien anticipé. Annoncé à grandes pompes, le « début » des grands chantiers, demeure important mais, dans une certaine mesure, pas urgent. C’est à croire que le régime veut, coûte que coûte, montrer des signes de performance en 2023 afin de s’assurer un deuxième mandat électif, un objectif encore lointain pour le bien des mortels lesquels ne songent qu’à leur nourriture et confort au quotidien, pour le moment.

Autre point chaud, la situation des étudiants à l’université d’Antsiranana au sein de laquelle la franchise universitaire semble perdre tout son fondement avec la présence jugée trop “serrée” des forces de l’ordre. Ce n’est pas le seul “conflit”, le panier se remplit avec le problème des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure, avec les exigences des étudiants en médecine en termes d’allocations financières, ou encore avec le manque d’eau dans les cités des étudiants dans la capitale. Des “détails” qui ne s’arrangent apparemment pas et qui risquent d’envenimer la dureté de la vie quotidienne des Malgaches. Et il y en a d’autres, la liste est longue.

Le gouvernement ne sait plus où donner de la tête, la gestion de l’Etat devient une gymnastique intellectuelle et physique intense, la société malgache se trouve au bord de l’explosion sociale irréversible : l’inflation touche perceptiblement le niveau de la classe moyenne, l’eau potable devient un produit de luxe et rare, l’électricité joue au cache-cache avec la population, etc. Et en plus de tout cela, le gouvernement garde quand même un œil sur l’évolution de la covid-19 à Madagascar, certainement pour éviter d’être accusé de « politique d’autruche ». On attend avec impatience de quoi aura l’air ce fameux PEM, Plan d’Emergence de Madagascar, qui tarde à se manifester…

 

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