Politique

Importation illicite d’armes: Ravalomanana dénonce une “trahison”

Les sénateurs sortants sont venus présenter leur "rapport" au chef de la plateforme de l’opposition. Ce dernier promet une large diffusion de son contenu auprès de la population et de la communauté internationale.

Le chef de la plateforme de l’opposition Marc Ravalomanana a été la prochaine étape des sénateurs sortants pour faire le rapport des enquêtes qu’ils ont menées. La réaction de l’ancien président a été particulièrement virulente par rapport à l’importation d’armes initiée après la démission de Rajaonarimampianina en 2018 par l’équipe de l’actuel régime.

D’après ses explications, le Président de la République par intérim de l’époque (ndlr : Rivo Rakotovao) n’avait pas de prérogative pour autoriser cette opération. Il s’agissait donc, d’après ses déclarations, d’un acte illicite dont l’objectif reste douteux à la veille d’une élection présidentielle.

«Les armes ont été introduites dans le nord du pays. Il s’agit purement et simplement d’un acte de trahison », a-t-il dénoncé à l’issue de la rencontre avec les sénateurs sortants à Faravohitra.

Les enquêtes réalisées par ces derniers concernent quatre points particulièrement sensibles. Outre l’importation d’armes, il y a également l’utilisation des aides internationales destinées à la lutte contre le Covid-19, l’évasion massive de détenus à la prison de Farafangana en août 2020 ainsi que les 1,2 millions de doublons sur la liste électorale évoqués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) lors des élections de 2018. Pour ce dernier point justement, Marc Ravalomanana se dit être « sidéré » par le constat fait par les sénateurs qui confirme à l’issue de leurs enquêtes l’existence massive de numéros de Carte d’identité nationale identique sur la liste.

« Comment une telle chose peut-elle se produire ? Il nous appartient de faire quelques choses pour sauver l’honneur de notre pays puisque c’est une honte», a-t-il déploré. «Ces doublons ont eu réellement des impacts sur les résultats des élections», affirme de son côté le désormais ex-sénateur Olivier Rakotovazaha.

L’ancien président est évidemment revenu sur l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre le coronavirus qui avoisinaient les 600 millions de dollars selon les Sénateurs. Avec une telle somme, chaque ménage aurait dû avoir une part d’aide, ce qui a été loin d’être le cas, précisent toujours les sénateurs. «La procédure de passation des marchés publics a été particulièrement opaque dans l’utilisation de ce fonds et le ministre responsable n’a pas voulu rencontrer les sénateurs lors de leurs enquêtes», renchérit Marc Ravalomanana.

Olivier Rakotovazaha a souhaité à ce que « ces travaux soient poursuivis ». En tout cas, Marc Ravalomanana, lui, a promis que le rapport fera l’objet d’une large diffusion auprès de la population et de la communauté internationale.

 

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page