Politique

Panique en haut lieu: La liberté individuelle menacée !

L'ancien président Marc Ravalomanana a de nouveau fait l'objet d'un véritable harcèlement des forces de sécurité, dimanche, à Soavinandriana. Une atteinte à la liberté individuelle qui inquiète de nombreux observateurs. 

Dès qu’il bouge, c’est la panique en haut lieu. Il ne fait que passer et voici qu’une flopée d’hommes en treillis lui emboîtent les pas. Dès qu’il s’exprime, on tend l’oreille dans les murs sécurisés des palais d’Etat, discrètement. Dès qu’il sort de sa villa de Faravohitra, certains se réveillent brusquement quelque part. « Il », c’est évidemment l’ancien Président Marc Ravalomanana, celui qui est arrivé en deuxième position, selon la HCC et la CENI, à la dernière élection présidentielle.

La simple visite de Marc Ravalomanana, ces derniers jours, dans la région de Tsiroanomandidy, a défrayé la chronique et a fait le buzz sur les réseaux sociaux.  Toujours aussi ouvert, sympathique, et ludique, avec les paysans, l’ancien Chef d’Etat, a ravivé un certain enthousiasme chez les habitants de cette région avec qui il a échangé quelques propos concernant leur vie au quotidien. Manifestement, cette situation agace les hauts responsables et les autorités locales, au point pour eux de ne plus considérer la notion de liberté bien stipulée dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

En effet, les observateurs ont eu l’impression qu’on surveille les faits et gestes de l’ancien Président. On essaierait de l’intimider par tous les moyens. La présence des forces de l’ordre dans les endroits où il est passé montre cette nervosité inexplicable des tenants du pouvoir. Jusque dans la cour d’un temple à Soavinandriana, où Marc Ravalomanana s’est rendu pour glorifier Dieu. Même la foule et autres chrétiens présents s’étonnaient de ces faits et gestes des hommes en tenue. Une présence militaire qui n’a pas sa raison d’être, une présence incongrue et ridicule. Sauf pour « empêcher l’ancien Président de rassembler une foule ». Toujours la panique, toujours cette peur que « Dada » ne vole pas la vedette à tout l’ensemble étatique.

D’aucuns estiment qu’il s’agit tout simplement d’une entorse à la liberté individuelle. Dans son article 3, la Déclaration universelle des droits de l’Homme dispose que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Généralement, la liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, dans le cadre d’un système politique ou social, dans la mesure où l’on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique. En matière de démocratie, l’on ne fait pas subir à un ancien élu à la Magistrature suprême –  qui est venu féliciter « l’élu officiel » à la fin d’une proclamation officielle des résultats –  cette série d’intimidations grotesques et enfantines. Cela retire à l’Etat toute sa dignité.

En fait, les gouvernants actuels veulent empêcher ces rencontres directes entre Marc Ravalomanana et la population. Car, c’est un moment dangereux pour eux dans la mesure où la popularité de l’ancien Chef d’Etat est telle qu’il arrive à sortir les citoyens de leur torpeur, de leur léthargie de résignation.

Ces rencontres directes constituent toujours une menace pour la crédibilité du pouvoir en place car elles évoquent la frustration de la population, son désespoir, son désenchantement. Ceci indispose fortement nos dirigeants, lesquels s’activent tant bien que mal à trouver des solutions pour approvisionner les Malgaches en eau, d’une façon normale, en électricité, dans les grandes villes, et en nourritures dans le sud. Bref, le moment n’est pas propice pour laisser Marc Ravalomanana faire exprimer les compatriotes. Et les dirigeants en sont conscients. La popularité de ce dernier semble encore intacte et fait toujours peur. Mais ça, les fanatiques des réseaux sociaux craignent de comprendre.

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