Politique

Plan pour l’Emergence de Madagascar: Deux ans de retard ?

La déclaration du Président de la République, le 20 mars dernier, sur la préparation en cours d’un document détaillé relatif au Plan pour l’émergence de Madagascar (PEM) a étonné plus d’un. En effet, quand il était candidat à la présidentielle, Andry Rajoelina, a fait de son IEM (Initiative pour l’Emergence de Madagascar) le leitmotiv de sa campagne électorale. Deux ans après, il songe à établir un véritable plan plus détaillé, et, tenez-vous bien, avec la contribution, pour ne pas dire exigence, des partenaires techniques et financiers.

Durant la campagne électorale, Andry Rajoelina, dans un cadre bien feutré, avec une audience concentrée et d’apparence intéressée, a fait savoir que Madagascar pouvait se passer des bailleurs de fonds et que le pays pourrait même financer d’autres pays. Deux ans après, la situation est tout autre.

La grande Ile – qui se trouve à l’avant-dernière place des pays les plus pauvres – bataille fort pour que “les bailleurs” traditionnels puissent débloquer des millions de dollars au profit des programmes prévus dans le cadre de l’IEM. Etrangement, tout ce que l’Etat devait faire au début du mandat du Président actuel n’a été entamé que maintenant. Car, au lendemain de son élection, le gouvernement n’a élaboré que le document portant l’habituelle Politique générale de l’Etat dont le contenu a rappelé les énoncés principaux d’un certain “manifesto”, programme présenté par un autre candidat de l’époque.

En deux ans, les gouvernants n’ont été capables de ficeler les détails du Plan appelé à être le socle de l’IEM. Les observateurs auraient remarqué que l’Etat voulait certainement rester fidèle à la déclaration du Président Rajoelina citée plus haut et qu’il cherchait tous les moyens pour se défaire d’au moins d’une grande partie des financements des partenaires techniques et financiers traditionnels appelés historiquement « les bailleurs de fonds ». Cependant, force est de constater que « la solution de rechange » restait introuvable, et qu’en même temps, la covid-19 a pointé son nez et s’est installée dans le pays.

L’orgueil des tenants du régime a été quelque peu stoppé net. Pour le moment, on ne peut pas écarter, ni la Banque Mondiale, ni le FMI, ni l’Union Européenne, ni les autres. Madagascar a, en quelques sortes, perdu un peu de temps à cause de ce manque de vigilance au niveau de la gestion de l’Etat. Et, on se rattrape, bon gré mal gré. C’est le cas de le dire.

Pourtant, il y avait eu l’exemple du Madagascar Action Plan (MAP), la feuille de route de l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana. Le MAP, un document fourni et détaillé de programmes les plus urgents relatait les étapes de développement à suivre et prévoyait les projets et actions à réaliser. Freiné en pleine concrétisation, en 2009, le plan d’actions de Madagascar n’a pas pu atteindre sa vitesse de croisière. La raison en est connue. A l’époque, c’est-à-dire en 2009, la définition de la démocratie donnée, samedi dernier, par l’actuel Chef de l’Etat, avait totalement échappé à ce dernier. Actuellement au pouvoir, il a un autre plan…

 

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