Politique

Rapport de la Banque mondiale: Madagascar atteint un nouveau taux de pauvreté record

1,4 millions nouvelles personnes viennent de grossir le rang des pauvres selon un rapport de la Banque mondiale. C’est le niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 2012.

77,4%. C’est le niveau le plus élevé du taux de pauvreté qui est enregistré cette année. Un chiffre record depuis 2012 si le taux avoisinait les 73% en 2019. Une triste réalité évoquée par la Banque mondiale durant sa présentation des perspectives économiques de Madagascar, mercredi. Cette institution de Bretton Woods estime que près de 1,4 million de personnes sont tombées en dessous du seuil de la pauvreté cette année. De “nouveaux pauvres” qui gagnent moins de 1,9 dollars par jour.

La crise mondiale qui a également lourdement impacté la Grande île peut être considérée comme étant la première cause de cette régression. Cependant, au-delà des répercussions de la crise, la croissance économique du pays reste structurellement entravée par plusieurs facteurs, souligne l’économiste principal de la Banque mondiale, Marc Stocker. Il énumère l’insuffisance du capital humain, la forte prévalence de l’informalité et de l’agriculture de subsistance, le manque et le mauvais entretien des infrastructures de connectivité et la faiblesse de la gouvernance.

“En l’absence de réformes ambitieuses, la crise risque d’exacerber les contraintes et de freiner durablement le développement du pays”, soutient-il.

Par ailleurs, Madagascar devra encore s’attendre aux effets de la pandémie qui continue de sévir et au pire avec la possibilité d’une deuxième vague. Contrairement à une croissance qui devrait se redresser graduellement, le taux de pauvreté restera supérieur à ses niveaux avant la crise et ne diminuant que modérément pour atteindre 76,6% en 2022. En gros, c’est tout le mandat de l’actuel chef de l’Etat qui restera marqué par la pauvreté.

En tout cas, “le retour à une croissance durable va largement dépendre de la capacité de l’Etat à mobiliser les ressources intérieures pour les investissements prioritaires dans le capital humain et les infrastructures. Ceci dépendra également des réformes d’envergure pour stimuler les investissements privés et la création d’emplois, accélérer la dématérialisation de l’économie et stimuler la productivité agricole et renforcer la sécurité alimentaire”, avance la représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira.

Pour l’heure, l’absence de stratégie claire pour faire face à la crise économique née de la crise sanitaire n’est pas pour rassurer quant aux perspectives. A l’assemblée nationale, lors de la face à face avec le gouvernement, les députés TIM, par exemple, ont, encore une fois, « déploré l’absence de réaction concrète de l’Etat et réclament des mesures pour relancer l’économie et améliorer le social de la population. « La population se trouve dans la difficulté alors que les députés pro-régimes ne font que du fayotage en félicitant les ministres », se révolte un député TIM.

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