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Le SEMPAMA réclame le report des examens officiels

Tous les dispositifs nécessaires pour le bon déroulement des épreuves officielles ne sont pas encore mis en place. Le SEMPAMA propose le report du calendrier des examens.

Désordonné ! C’est la qualification donnée par la confédération nationale syndicale SEMPAMA aux préparatifs liés aux examens officiels. Durant leur rencontre avec la presse à Mahamasina, elle  n’a pas mâché ses mots en évoquant toutes les anomalies constatées dans sa mise en œuvre.

Selon cette confédération, l’Etat veut être convaincant dans ses démarches et persiste à tout prix à maintenir le calendrier déjà établi. Pourtant, les moyens logistiques et les ressources humaines sont encore loin d’être prêts, treize jours avant le jour « J » du CEPE. Le poste de la Personne responsable des marchés publics (PRMP), par exemple, est toujours vacant alors qu’elle se charge des appels d’offres pour l’achat des fournitures nécessaires pour les examens. Les enseignants qui doivent participer au conclave n’ont pas également rejoint les centres dédiés à cet effet.

« Le respect des mesures sanitaires comme le port du masque, la distanciation physique d’un mètre ou encore la multiplication des salles d’examen ne signifient aucunement que nous sommes suffisamment préparés. Pourtant, c’est toujours l’argument avancé par les responsables du ministère de l’Education pour justifier le maintien des dates des examens », s’indigne le président de cette confédération, Claude Raharovoatra.

Comme solution, la confédération nationale syndicale SEMPAMA propose le prolongement des vacances. Elle estime qu’il faut encore deux mois supplémentaires pour la mise en place de tous les dispositifs nécessaires pour le bon déroulement des épreuves.

Les candidats et les enseignants auront également l’opportunité de se préparer psychologiquement et de réviser ce qu’ils ont acquis durant l’année scolaire. Les concertations pédagogiques doivent également avoir lieu durant cette période de deux mois pour que tous les acteurs puissent se mettre d’accord sur les points qui présentent encore des lacunes.

« Nous ne souhaitons aucunement être complices de l’Etat dans la mise en œuvre de ces examens désordonnés et forcés. Ce n’est pas une course aux diplômes car c’est l’avenir de la Nation qui est en jeu», poursuit Claude Raharovoatra.

L’éducation victime d’une « hémorragie »

Ces anomalies ne font que refléter la triste réalité du système éducatif à Madagascar. Les syndicats ont toujours contesté la politisation de l’enseignement mais le Ministère de l’Education nationale, de l’enseignement technique et professionnel (MENETP) a toujours fait l’objet de convoitise des politiciens. En une année et demi de pouvoir Rajoelina, cinq ministres y compris leurs intérims se sont succédé. Actuellement, des responsables ayant des postes-clés dans ce ministère se lancent dans la course pour être éligible au poste de ministre et délaissent les préparatifs des examens, s’indigne la secrétaire générale de cette confédération, Bodo Ranivoarisoa.

«. L’enseignement saigne et pour stopper l’hémorragie, la confédération nationale syndicale SEMPAMA est prête à prendre les rênes de l’éducation nationale. Ce ministère a plus que jamais besoin des techniciens et nous avons tous les atouts nécessaires dans ce domaine en tant que psychopédagogue. Nous avons décidé de nous porter volontaire pour ne pas être accusé de non-assistance à personne en danger », conclut le président de cette confédération.

 

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