Politique

Fermeture de Triple A: L’Etat condamne des milliers de familles à la misère

La fermeture forcée de Triple A par l’Etat implique la perte de revenus directs et indirects pour des milliers de personnes. L'équipe au pouvoir condamne ainsi à la misère des centaines de famille.

La vie s’arrête nette pour les employés de la société AAA qui exploite depuis quelques années les marques Tiko et Magro. La décision de l’Etat de fermer une à une toutes les unités de production de cette entreprise agroalimentaire implique également la perte d’emplois pour eux.

Des milliers de personnes ont ainsi perdu leur source de revenu, directement ou indirectement, soit parce qu’il est salarié ou parce qu’il fait partie des centaines de fournisseurs de la société en diverses matières premières. Et derrière ces personnes se trouvent évidemment des milliers de familles qui sont condamnés de fait à la misère par cette décision du régime Rajoelina.

Et la situation est d’autant plus déplorable que les motifs de cette décision sont loin de justifier la destruction de la vie de ces familles. Officiellement, l’entreprise ne se serait pas acquitté des taxes pour cette année et n’aurait pas non plus fait une déclaration formelle d’existence. Des motifs parfaitement discutables puisqu’en cette période de Covid-19, toutes les entreprises ont bénéficié du report d’échéance accordé par la Direction générale des impôts.

De même,  un défaut de déclaration d’existence ne devrait pas justifier de mettre en péril la vie des milliers de personnes ainsi que des milliards d’ariary d’investissement dans un pays où les rares industries qui existent devraient, au contraire, bénéficier d’un soutien inconditionnel de l’Etat.

«Dans tous les cas, il n’y a pas eu de faute lourde qui nécessiterait une fermeture immédiate de l’entreprise. Au contraire, comme c’est le cas dans d’autres pays, les entreprises doivent être soutenues pour donner une priorité absolue à l’emploi en cette période de crise sanitaire et économique», explique un membre de la société civile.

Bref, cet agissement de l’Etat a tout l’air d’un acharnement politique contre Marc Ravalomanana et la société qu’il a créée, à savoir Tiko. Peu importe les « dommages collatéraux » pour les innocents salariés pour qui l’Etat ne propose d’ailleurs rien comme alternative. S’agit-il d’une décision en vue de fragiliser un potentiel adversaire pour les élections de 2023 ? « Tuer dans l’œuf», dit-on sachant que le régime en place risque d’être fortement critiqué par sa gestion de la situation actuelle.

En tout cas, ce n’est pas la première fois que le groupe Tiko fait l’objet d’une cible par l’équipe d’Andry Rajoelina. En 2009, tous ses magasins et usines dans tout le pays ont été incendiés ou pillés et son fondateur, alors président de la République à l’époque, contraint de fuir en Afrique du sud. Une décennie plus tard, alors que la société commence à peine à se mettre debout, voilà que le clan Rajoelina est à nouveau en train  de remettre à terre un des fleurons de l’industrie nationale.

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