Société

Des députés s’insurgent contre la gestion du « kere » par l’Etat

Les élus dans les districts touchés par le kere haussent le ton par rapport à la répartition inégale des dons. Ils estiment que le Sud mérite d’avoir les mêmes vivres distribués dans les autres localités durant la crise sanitaire.

Indignation. Des mesures ont été déjà prises pour venir en aide aux districts impactés par la famine mais c’est largement insuffisant par rapport aux besoins des habitants. Les députés élus dans les districts de Tsihombe et Ampanihy dénoncent la méthode de gestion des aides dédiées aux victimes du “kere” par l’Etat. Ils iront même jusqu’à comparer les vivres distribués durant la crise sanitaire à ceux des aides acheminées vers le Sud pour cette période de famine. Ils ont surtout fait référence aux images relayés sur facebook concernant les maniocs distribués à Ambovombe Androy mais qui ont été étalés par terre.

« L’impact de la crise engendrée par le coronavirus a été ressenti dans le Sud mais c’est Antananarivo qui a le plus bénéficié des sacs de riz et de produits de premières nécessité. Maintenant que la famine frappe de plein fouet le Sud où est donc passé le don de 833 tonnes de riz de l’USAID destiné pour 35000 personnes dans l’Androy?», se demande la députée de Tsihombe, Masy Goulamaly. D’après cette élue, ce don  est arrivé à Madagascar en juillet 2019 mais il n’a jamais été distribué jusqu’ à présent. Keron Idealson, élu à Ampanihy quant à lui revendique la mise en place d’un centre opérationnel de commandement contre le kere dans le Sud, comme ce fut le cas pour le Covid-19 pour une bonne gestion de cette crise alimentaire.

Dans l’immédiat, l’approvisionnement en eau est indispensable d’après toujours ces élus. Le bidon de 20 litres d’eau s’achète à 2500 ariary dans le fokontany Ampitanake, commune rurale d’Itampolo, district d’Ampanihy. Tout comme les autres localités du Sud, trouver de l’eau est un vrai parcours du combattant car il faudrait faire une marche de 30km pour en trouver. Keron Idealson suggère ainsi aux autorités étatiques de concentrer leurs efforts dans l’approvisionnement en eau dans le Sud quitte à suspendre la construction des infrastructures dans les autres régions qui ne constituent pas  encore une priorité dans l’immédiat. Dans la commune d’Ankilivalo, district de Tsihombe, Masy Goulamaly a fait savoir que les habitants sont contraints de payer 400 ariary pour le transport de  chaque bidon de 20 litres d’eau depuis Tsihombe.

« Cette cotisation est indispensable car les militaires disposent des citernes d’eau mais faute de carburant, ils ne peuvent pas assurer l’approvisionnement des communes environnantes. Pour gagner de l’argent, les ménages vendent leurs bétails à bas prix comme c’est le cas pour les chèvres dont le prix de vente est compris entre 15.000 et 30 000 ariary contre 300 000 ariary en temps normal», se désole-t-elle.

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