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COVID-19: Pour plus de transparence!

On attend déjà la prochaine intervention du président de la République alors que ses dernières sorties médiatiques n’ont pas permis de bien situer la globalité de la problématique covid-19 à Madagascar.

C’est sur les réseaux sociaux qu’on remarque les détails des choses qui se produisent dans les fins fonds des fokontany. Et comme il est généralement très difficile de recouper les informations partagées sur les réseaux sociaux, tellement la fonctionnalité n’est pas la même qu’en matière de journalisme, on spécule, on accuse, on manipule, etc.

Si on fait confiance, on n’a pas le choix, aux chiffres annoncés tous les jours par Mme la Professeur, on risque de demeurer pantois quant aux nombreuses questions que l’on se pose. De combien de lits dispose-t-on à Madagascar exactement? Dans quels centres? Dans quels hôpitaux? Combien de respirateurs médicaux existent à Madagascar exactement? En combien de jours connaît-on le résultat d’un test? Si le gouvernement rencontre des problèmes, quels sont ces problèmes? Les TDR sont toujours nécessaires? Les PCR sont-ils suffisants? Tout ceci n’a pas été expliqué par le Chef de l’Etat lors de sa dernière intervention. Et quand on assiste à une rébellion des personnes déclarées positives mises en isolement à Toamasina, l’on se pose la question de savoir si l’Etat contrôle bien sa gestion.

La population voudrait plus de transparence, car le respect des gestes barrières ne se traduit pas par un simple « protégez-vous, protégez les autres ». Si on ne connaît pas la globalité de la problématique, les efforts consentis par chacun ne donneront aucun résultat dans la lutte contre la propagation du virus. Les partenaires techniques et financiers, eux-aussi, veulent plus de transparence. Les rapports rédigés réguliers ne suffisent pas. La réalité sur terrain évolue vite. Bien que le Ministre des Finances ait expliqué la répartition des fonds octroyés par ces derniers, la réalité renvoie une autre image d’un «Etat totalement dépassé», un Etat qui n’arrive plus à faire respecter les gestes barrières dans les rues, dans les transports en commun, dans les lieux publics à forte circulation pédestre, etc.

On ne connaît pas la frontière entre la réalisation normale de la Politique générale de l’Etat (PGE/IEM) et la réalisation du «Plan Marshall». On ne sait pas si le «Plan Marshall» est la traduction de l’IEM en mode urgence, ou non. Les rencontres dites «à caractère économique» de ces derniers temps s’apparentaient à des séances de «écoutez-moi» qu’à des astuces de «voilà la solution».

Chômage technique, relance des entreprises, les exportations, les importations, l’agriculture, la fiscalité, des sujets sur lesquels les opérateurs du secteur privé veut discuter en détails. Des solutions pour aujourd’hui, pour le moment, en ce temps de crise sanitaire. Et non dans quelques années, avec des appels d’offres comme promesse.

On annonce plusieurs promesses à chaque intervention sans que les anciens engagements aboutissent. Toujours cette manie de détourner les regards sur d’autres horizons, faire rêver, certainement pour lénifier l’esprit des citoyens déjà en situation souffreteuse, las de penser, à un moment ou à un autre, à une éventuelle vie dans une thébaïde loin du virus. Avec plus de transparence, l’Etat gagnerait facilement l’adhésion, la déférence, car on comprendra mieux. Et puis, éviter l’arrogance en termes de communication, car on n’aspire qu’à éviter, à chaque fin d’une déclaration officielle, ce goût amarescent du…covid organics.

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