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Prochain Remaniement: Redressement de l’image après la Covid-19 ?

L’actuel gouvernement s’est démarqué d’une façon peu courante. Les rivalités internes étalées au grand public et les scandales de gouvernance ont choqué de nombreux citoyens.

Les réseaux sociaux continuent de diffuser leur lot de « perles » négatives à l’endroit du régime. La dernière en date, cette information concernant l’attribution d’un marché à un très proche d’un membre du gouvernement. Une information qui attend d’être confirmée ou infirmée. Mais la tendance s’est dégradée ces dernières semaines pour le gouvernement.

On s’en rappelle, les bisbilles entre des hauts responsables, étalées sur la place publique (entendez par là facebook) entre le mari d’une ministre, lequel est d’ailleurs SG d’un autre ministère, et une responsable à la plus haute institution de l’Etat. On se souvient encore de cette “indélicatesse” du ministre de la Santé- demandant de l’aide aux partenaires techniques et financiers – qui a fait sauter au plafond la ministre de la Communication au point d’en faire une affaire publique.

On n’oublie pas cette intervention, lors d’une émission d’une station de télévision privée, d’une élue de Mahajanga pro-régime qui réclame urbi et orbi qu’au prochain remaniement, sa région, Mahajanga, devrait obtenir un certain ministère coûte que coûte car « ce ministère » lui a été toujours dévolu, ne pensant même pas que si toutes les régions en disent autant…. Et on ne cite même plus ces déclarations parsemées ici et là, comme celles qualifiant les adeptes des réseaux sociaux à Madagascar comme étant des « imbéciles », etc.

La dignité de l’Etat en souffre. La honte et la décrépitude gagnent le microcosme étatique. C’est ainsi que le prochain remaniement – une éventualité –  est considéré comme un levier pour redresser l’image de ce régime dont la vivacité connue au lendemain de l’élection présidentielle a pris un coup. Une réputation chancelante, assombrie de jour en jour par les petites erreurs au quotidien, des contradictions et d’incohérences de communication, de manque d’expériences et de vigilance, des mesures prises hier et corrigées le lendemain, offrant ainsi sur un plateau d’argent des arguments aux plus avides de pépites sarcastiques. Une image en disgrâce qui se reflète même à l’étranger à cause du CVO, cette tisane sur laquelle plusieurs pays africains se jetaient pour espérer stopper la vitesse de contamination à la Covid-19 chez eux, mais que peu ou aucun n’est revenu s’en approvisionner après avoir eu leur dose d’échantillon.

Remaniement, oui mais qui changer, quoi changer ? D’aucuns pensent plutôt à un changement de mode de gouverner, à un changement de mode de communication.  Certains aspirent à un changement d’attitude comportementale des gouvernants, souhaitant un gouvernement plus uni dont les membres arrivent à contenir leur fougue caractérielle. Car les citoyens veulent des résultats palpables. Non des palabres. Le fait de remplacer des ministres et des hauts responsables du staff ministériel ne constitue qu’une approche en trompe l’œil si le tempérament reste le même. Il est vrai que certains ministres n’étaient pas assez visibles durant ces derniers mois dont le ministre de l’Energie et celui des Villes nouvelles, d’autres se montrent très rarement dans cette lutte contre la Covid-19 comme les ministres de l’Aménagement du territoire, de l’Enseignement supérieur, ou encore de l’Agriculture. Mais l’on ne peut juger si cette « absence » au front résulte ou non d’une divergence de vues. En politique, le silence est, parfois, d’or.

L’on ne sait plus si c’est le leadership du Président de la République qui s’annonce trop imposant au point de frustrer certains. Ou si c’est un leadership qui faillit. Le résultat est là, les Malgaches aspirent à ce que le régime ait du répondant à leurs besoins, au développement économique, au redressement social. Le coronavirus est une excuse valable. Mais il n’explique pas tout.

 

 

 

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